République Française : La tentation sécuritaire nous saisit. État d’urgence. Révision de la constitution. Cette tentation, on peut la comprendre. Surtout, il faut la juguler. Elle est mauvaise conseillère. Trois mois d’état d’urgence, c’est trois mois de remise en cause de l’État de droit. C’est une chose bonne et c’est une chose terrible que cela passe par la voie démocratique. L’état d’urgence est prolongé par un projet de loi. L’assemblée discute et se prononce sur la révision de la constitution. Mais cette bonne chose fait le lit de la stratégie de Daech : affaiblir la démocratie. Radicaliser l’État de droit. Radicaliser les sociétés pacifiques. Creuser le fossé entre les populations.
Les terroristes parasitent les populations vulnérables. Pensez à Saint-Denis, pensez à Molenbeek. C’est la vulnérabilité des populations qui produit les terroristes. Répondre à des incidents, si effroyables les attentats soient-il, par la réduction de l’espace démocratique des gens, cela n’est pas la voie. Sous la république de 1793, on pouvait lire sur un panneau planté sur le pont du Rhin : « Ici commence le pays de la liberté». Ceci est la voie. Car quoi ? Voudrait-t’on que l’on y lise à présent : ‘Ici commence le pays de la remise en cause de la liberté ?’ Certes pas !
Ce qu’il faut, à mon sens, c’est approfondir la démocratie : il y a les mesures à long terme, il y a les mesures à court et moyen terme. Le long terme, c’est la justice économique et sociale mondiale, nationale et locale. Rétablir les équilibres mondiaux. Accueillir pleinement les réfugiés en concordance avec les droits de l’Homme, les traités internationaux. Restaurer le tissu social déchiré dans les banlieues. Restaurer le plein emploi. À court et moyen terme, en France, c’est vivifier la participation démocratique : un plan national de soutien aux organisations de la société civile oeuvrant à la cohésion sociale. Reconstruction des services de quartiers. Lutte contre le racisme et la discrimination. Politique d’action affirmative dans le domaine du travail, favorable notamment aux jeunes issus de l’immigration.
Et puisqu’il y a une question immédiate de sécurité de la population : rétablissons l’armée du peuple ! Rétablissons la conscription suspendue en 1997. Modernisons la en l’ouvrant à tous les sexes, en y introduisant le droit d’association et de libre expression. Ouvrons l’armée à l’interculturel. Et mettons cette armée nouvelle, représentative, au service de la sécurité du peuple.
Categorieën:alii
Geef een reactie